dimanche 19 août 2012

Entre projection et représentation




Tâtonnant, incertain, provisoire, le texte qui suit est plus (ou moins) qu'une hypothèse : une réflexion en cours, que je mets à l'épreuve d'une réalité mouvante et d'un débat souhaité. Le premier jet d'une série d'articles  qui seront autant un développement que des tentatives d'affinement d'une réflexion articulée autour de quelques dualités
telles que représentation/projection, culture/art, démocratie/liberté prenant appui sur le cinéma mais s'élargissant en cercles concentriques pour toucher d'autres domaines comme la politique, la société, la culture, etc.
Au-delà du problème social, et de la nécessité d'y faire face au plus vite, le défi majeur auquel la démocratie naissante se trouve confrontée est la question de la liberté. Démocratie et liberté, deux termes majeurs qui seront constamment présents à l'horizon d'une réflexion dont le point de départ et d'appui sera le cinéma et plus largement l'image, lieu d'écho et d'expérimentation de la pratique politique et sociale. Ainsi du moins le conçois-je. Pourquoi les deux plus grosses polémiques, ou parmi les plus grosses de l’année ont tourné autour du septième art.  Pour répondre à cette question, il m'a semblé devoir distinguer entre  deux traits caractéristiques du cinéma : la représentation et la projection. Le cinéma n’existe dans un pays que s’il arrive à participer, à côté des autres formes d’expression artistique, à la prise en charge d’une partie importante des paradigmes culturels d’une société, à constituer une composante essentielle du montage des représentations d’une communauté. Cela suppose et implique une production importante de films, un stock d’images suffisant pour créer une mémoire populaire c’est  à dire un marché, des salles de cinéma, un public, une industrie, bref une culture. Le cinéma n'assure sa fonction de représentation qu'à cette condition. Elle n’existe pas en Tunisie qui  ne compte plus que de treize salles de cinéma et produit en moyenne deux films par an. La deuxième caractéristique du cinéma est, me semble-t-il, la projection. Un film de cinéma, pour être une projection doit s’élever au niveau artistique, il doit offrir une proposition originale, une formulation singulière dans laquelle la référence culturelle n'est pas la matière mais le matériau, non pas l'horizon mais l'arrière-fond. Ce statut de projection existe dans un certain nombre de films tunisiens, prétend l'être dans beaucoup d'autres.  Or la projection suppose la représentation comme l'art suppose la culture, car l’écart qu’opère une œuvre n’a de sens, n’existe  en tant qu’écart que par rapport à une norme établie. La fragilité du « cinéma tunisien » et les malentendus qui en découlent s’expliquent par ce paradoxe. De là vient qu’on a souvent appliqué l’expression de cinéma d’auteur aux films tunisiens. Ils sont en réalité plus différents les uns des autres qu'ils ne le seraient par rapport à une culture cinématographique  dominante qui en réalité n'existe pas. L'abus de l'usage de l'expression « film d'auteur » suppose une culture qui fait défaut. Or si on ajoute à cela que l'absence de cette culture s'inscrit dans (et s'explique en partie par) un contexte marqué par un grand déficit de liberté d'expression on comprend que l’audace qui consiste à transgresser un tabou se confond aisément avec l’originalité. Pas seulement dans l'esprit du spectateur mais aussi dans celui de « l'auteur ».
Cette dichotomie représentation/projection envisagée dans le domaine du cinéma me semble renvoyer à une autre dichotomie située dans le domaine de la politique, celle de liberté/démocratie. Il ne s'agit pas d'établir une correspondance parfaite entre ces  dualités pour la bonne raison que nous passons d'un ordre de réalité à un autre autrement différent mais  je hasarde un renvoi ou un jeu d'homologie imposé par la circonstance, conscient dois-je le répéter, de l'ambigüité du sens de ces termes. L'opposition à la liberté (de création en l'occurrence) est entraînée par un mouvement, en  principe, démocratique. Comment l’élan de la contestation populaire dont la forte aspiration à la liberté a fait tomber un dictateur peut-il aller à l’encontre de la liberté de l’artiste ? Sans doute ne s'agit-il pas du même élan, la révolution pouvant libérer des forces qui lui sont opposées, un mouvement contraire au sens de la révolution, contre-révolutionnaire dirait-on dans le langage galvaudé de la politique ? on est tenté de le croire si on ne mesure pas à sa juste valeur le paradoxe dans lequel se trouve le cinéma tunisien. Qu’est-ce qui a été visé, l’œuvre ou l’institution ? Le film lui-même ou l'usage qui en a été fait ? L'absence de la culture dans lequel le film serait ancré et par rapport à laquelle il aurait son sens, cette absence le livre, fragilisé, orphelin, affecté de toutes sortes de fantasmes, alourdi de mille et un préjugés à une vindicte dont il n'était pas le véritable objet. Il est plus simple peut-être, pour reprendre la terminologie politique, de considérer simplement que nous vivons une révolution conservatrice qui aurait renversé une dictature libérale.  Mais comment expliquer cette énorme différence entre l’esprit qui a marqué le 14 janvier et celui qui depuis n’arrête pas de se manifester ? entre la liberté du premier geste révolutionnaire et l'enchaînement d’actions de plus en plus conservatrices qui l’ont suivi ? révolution/contre-révolution ?  Deleuze distingue entre le devenir révolutionnaire et l'a-venir révolutionnaire ? Peut-être y a-t-il autre chose de plus complexe.
La révolution tunisienne est en réalité tout à la fois originale et commune. On  l'a dit et répété, elle n’est pas nationaliste ou anti-impérialiste, elle n’est ni religieuse ni communiste. Inscrite dans une évolution globale ( sa nature internationale est évidente), elle est le signe d’une volonté d’expression des marginalisés, de ceux qui sont restés au ban de la société.  Non pas des 'Atiliin mais des Mo'attaliin, non pas des chômeurs mais de ceux qui ont été mis au chômage. Elle est le fait éminemment politique de jeunes non politisés, elle n'est pas idéologique mais elle n'est pas dépourvue d'idée, elle n'a pas été pensée mais elle n'est pas sans pensée. Cela fait longtemps, à l'exception de quelques anachronismes désormais folkloriques, que la pensée politique ne passe plus par l'idéologie, que la pensée n'est plus l'apanage d'intellectuels situés au-dessus de la foule, que le rapport leader/masse est révolu. La circulation des idées est organisée de telle manière que la distinction émetteur/récepteur, acteur/spectateur fait désormais partie d'un autre temps. Les réseaux sociaux sur internet ne sont pas que virtuels, ils reflètent dans leur configuration arborescente, directe et inter-individuelle, la nature des rapports entre les citoyens. Du coup le phénomène n’est pas que social ni seulement national. A l’ère du tout-visibile, la question de la représentation pour les non-représentés prend un autre sens, une autre urgence. Celle qui consiste pour eux d’entrer dans le champ d’un film permanent où le cadrage est auto centré. Tout est vu, tous sont vus sauf nous. Telle est la conviction des nouveaux révolutionnaires. Les forces productives de l'image, pour mimer Marx, sont entrées en contradiction avec les rapports sociaux de production de l'image. Tout va se jouer en termes de visibilité. Dans ces termes, la contradiction de notre époque est dans cette hyper-visibilité qui ne montre rien ; tout est visible mais rien (ou presque) n'est vu. L’arme majeure des jeunes descendus dans la rue est le téléphone portable. La police tunisienne l’a compris bien avant la police militaire égyptienne dont l'ignorance risque de lui coûter cher . Du coup, il devient presque normal que la distinction soit d'abord dans le costume. Le besoin de retransmettre en direct des débats de l’assemblée constituante ne doit pas être compris seulement comme un besoin de  transparence mais un désir d’apparence. L'ironie dans ce cas est que les spectateurs expriment, sans le savoir, le désir des acteurs. Que le gouvernement ne propose pas autre chose socialement et économiquement que ses prédécesseurs, qu’il parle presque le même langage importe peu. Ce qui compte c’est le casting des députés et surtout des députées. La différence est là. Visuelle. Et qu’il y ait plus de femmes dans l’assemblée n’est pas contradictoire mais significativement paradoxal. Au-delà de ses significations  culturelles et religieuses, le port du niqab lui-même doit être compris comme l’inscription forcée d’une image dans la vie. Non pas pour « voir moins » mais pour « voir plus ». L’affaire du niqab est une figure hyperbolique, une métaphore extrême de tout ce qui se passe. La réplique allégorique non pas pensée mais réfléchie (au sens  spéculaire) de ce à quoi on veut nous réduire : l'opacité au grand jour. La justification théologique ou idéologique importe peu au fond, elle ne s'embarrasse pas d'à-peur-près, de désinvolture dans l'argumentaire. Le problème n’est pas là. Ce désir  effréné de représentation me semble essentiel. Quant à l’évolution sociale, elle continue son bonhomme de chemin que tout le monde est forcé d’admettre.
La représentation n’a pas, dans ce cas, beaucoup de chose à voir avec la liberté. D’abord parce que la revendication est collective. La démocratie est plutôt sociale et politique. La liberté (notamment individuelle et a fortiori celle du créateur) suppose la différence, or le droit à la différence réclamé est collectif, trop collectif pour souffrir, en tout cas dans l’immédiat, la différence. D’où la difficulté dans laquelle se trouve l’artiste, ou l’intellectuel. Le risque c'est le diktat de la majorité. L’analogie avec le communisme, la démocratie populaire tente l’observateur mais il s’agit de tout autre chose. C’est une illusion dont se sont nourris tous les néo-conservateurs dont l'ultra-libéralisme, du reste, n'exclut pas chez eux, mais entraîne des discriminations révoltantes. Comme quoi l'effet de miroir fonctionne dans les deux sens.
Que faire ? Il serait dangereux de poser l’antériorité de la représentation par rapport à la projection comme une condition sine qua non pour l'existence de celle-ci mais cette condition est, disons, nécessaire. En tout cas elle apparaît aujourd'hui comme nécessaire. La pédagogie politique consiste à l'expliquer. Il faut surtout éviter le danger de jouer l’une contre l’autre, la représentation contre la projection, la liberté contre la démocratie ou la démocratie contre la liberté.

texte publié dans le 1er numéro de nachaz.org

mercredi 11 juillet 2012

Le justement intitulé Babylon de Ala Eddine Slim, Youssef Chebbi et Ismaël Un ravissement


Moi qui ai vu presque tous les films de la Compétition internationale du FID 2012 (trois m'ont échappé), et dont il est difficile de dire qu'ils avaient été sélectionnés à la légère, j'affirme que le Grand prix décerné à Babylon n'était pas de complaisance. Depuis quelques mois déjà, une partie du film ayant circulé dans les milieux du septième art, ici et ailleurs, en dehors des espaces obligés du cinéma convenu (notamment au festival de Saint Denis à Ecrans), le bruit courait, relayé par des accompagnateurs avisés, d'un événement cinématographique de première importance.
J'assistai donc à la première mondiale comme tout le monde. Et ce fut un ravissement. C'était dans la grande salle de la Criée, au Théâtre National de Marseille, principal lieu du festival. C'était samedi, le festival tirait à sa fin. Il était évident, pour moi qui avais vu l'essentiel, que le film ne pouvait pas être facilement exclu de la plus haute récompense.
Le cinéma connaît plusieurs formes d'originalité. Celle de Babylon ne consiste pas à se distiller avec perfidie pour apparaître manifestement à la fin du film. Cette manière, plus fréquente, il faut dire, dans la fiction n'était pas celle chosie par nos trois cinéastes. D'entrée de jeu, l'oeuvre affiche sa marque, elle est reprise et travaillée jusqu'au bout. L'événement choisi est exceptionnel et exceptionnellement médiatique : près d'un million de réfugiés de toutes nationalités fuyant la Lybie s'installent à Ras Jedir au sud tunisien. Alaa Eddine Slim, Youssef Chabbi et Ismael décident d'y aller, caméra au point. Ils n'étaient pas les seuls mais ils sont partis pour d'autres raisons que celles qui ont attiré les photographes et les porteurs de caméras. D'emblée donc, ceux qui attendent une « couverture » du phénomène en seront pour leurs frais. On peut « imaginer » ces dizaines de milliers d'être humains arriver ensemble ou tous seuls sans autre objectif que de partir, plus sûrs de leur départ que de leur arrivée. On peut "imaginer" l'incertitude, la peur, la faim ... la désolation humaine dont les médias aiment se repaitre. De tout cela rien. Ou presque rien. Mais des arbres, des sacs en plastique amoncelés, la steppe et le bruit du vent, des insectes mais aussi des êtres dont on peut penser qu'ils sont humains, avec et souvent sans visages, des corps difficilement visibles, plus d'ombre que de chair, sans identité, sans nom, ils vont et viennent, mangent quand c'est possible, parlent des langues qu'on ne comprend pas (et que, dans un geste étonnamment intelligent, les cinéastes ont refusé de sous-titrer) ; tout cela mêlé sans la chaîne explicitant les tenants et les aboutissants du phénomène, loin, très loin de l'ordre spatio-temporel qui inscrirait les gens dans l'espace (mais comment peut-il être question d'inscription dans l'espace ?) et dans le temps (mais comment le temps peut-il s'enchaîner dans cet arrrachement ?), loin très loin de la succession réelle ou supposée des actions. Mais alors, qu'implique le refus de «couvrir » le chaos ? Répétons que ce refus est la première vertu du film. L'image choisie ne sera pas celle qu'on met sur « l'événement », qu'on rabat sur le réel, l'image-cadre, l'image-écran, l'image qu'on voit et qui ne montre rien, qui visualise un discours préalable idéologique ou humanitaire.
Au lieu de cela, ils ont choisi l'image première, la toute première, j'entends celle qui advient en premier, proche justement de l'ombre, at-tenant aux êtres, celle qui précède sa signification. Pour cela il faut s'être débarrassé depuis longtemps des faussetés. Et le récit alors ? Là encore pas de récit, pas celui-là en tout cas, celui souhaité, attendu, de l'anecdote qui alimenterait le désir insatiable du voyeurisme dramatique. Il fallait nécessairement, dans cet élan vers l'essentiel des êtres, laisser remonter, comme tout seul, le méta-récit, celui des êtres premiers. Babylon justement. Justement intitulé.
Le film commence avec des images sur la terre, un bout de terre, une grotte (tiens ?), quelques rares végétations et un cafard poussant péniblement sa boule de provision enroulée, des bouts de rochers, et le bruit du vent, surtout le bruit du vent. C'est la seule « musique » narrative du film qu'on entendra toujours, oui le bruit du vent. Et puis petit à petit, des tentes qu'on voit se dresser pour accueillir ces autres être venus d'on ne sait où (le film ne considère pas important de dire d'où, et cela importe peu en effet). Un début de «civilisation » s'installe devant nos yeux. On ne suivra personne, ces visages sont tous celui qu'on suivra. Aucune identité particulière ou supérieure ne s'en détache. Nous sommes peut-être au début du monde mais sans prophète, sans poète ni aède. Alors entre « un personnage » et un autre, il y a autant d'identité que de différence. Il peut être lui et un autre en même temps. L'altérité est débarrassée de tous ces faux liens avec lesquels on veut bien l'enchaîner. Elle est comme neutre, souveraine. Ensuite s'enchaînent, si j'ose m'exprimer ainsi mais je ne devrais pas, des ensembles d'hommes dans des situations différentes mais communes, comme manger, parler, marcher, se taire, attendre, protester et chanter etc..Des situations qui pour être séparées tracent ou retracent, vues de loin, comme le mouvement, l'histoire d'une humanité plurielle dans cette geste première qui consiste à s'organiser, militer (on a même droit à une petite révolution) pour vivre. Jusqu'à la fin. Tout est digne d'intérêt mais on a trois moments exceptionnels : sous une tente, des hommes dans le noir, des Nigérians, parlent (c'est là qu'on aperçoit Ismaël, il aime ça) de Dieu, des hommes et d'autres choses qu'on ne comprend pas ; l'obscurité et la difficulté de comprendre ce qu'ils disent aggravée par le téléscopage d'une autre discussion à côté, ajoutent au mystère et à la gravité de la situation ; à un autre moment, on voit d'autres réfugiés, des Bangalis qui manifestent en portant un corps, mort ou évanoui on ne sait pas, dans une procession bruyante entre rituel et protestation : enfin, le moment du concert est admirable ; un spectacle de chant et de danse s'érige au milieu de tout cela, lui donnant un brin d'harmonie d'autant plus touchant qu'il est aléatoire.
A la fin, retour à la terre, une terre abandonnée, sur laquelle s'amoncellent les traces d'une humnité disparue, avec la désolation qui suit. De la genèse à l'apocalypse, on aura assisté à un agglomérat d'humanités qui se fait et se défait selon un schéma archaique. Cette perception est, dois-je le préciser, relève plus de la lecture que de la démonstration, le film demeurant ouvert au sens propre et figuré, work in progress, espace ouvert sur le désert, des nappes de temps, et beaucoup d'air dont on entend le souffle.
Donc un ensemble de blocs qui font pourtant récit, ou qui tendent à faire récit.
Inutile alors de chercher une esthétique formatée ; documentaire, reportage, fiction tout cela n'a aucun sens. Le parti pris choisi au départ fait que chaque bloc de situation impose son esthétique. Peut importe que ce soit l'événement, le lieu, le temps, ou l'objet. En fonction de la situation, comme en tout vrai art, un élément s'impose, dicte sa loi et imprègne tout le reste. La discussion sous la tente, par exemple, s'organise sous l'emprise de l'obscurité. La manifestation sous celle du conflit. Le « concert » impose sa corégraphie. La distance, le mouvement de la caméra et l'angle de prise de vue changent en conséquence. Ce film est une leçon d'humilité, pas de fausse modestie (le film peut paraître prétentieux) mais d'humilité, une humilité qui découle d'une nécessité morale qu'impose la nature de ce regard : se mettre au service des êtres, des choses, du temps, du lieu, bref du monde, d'un monde d'autant plus digne d'une humble considération qu'il s'est fait et s'est défait devant nos yeux, et qu'on n'a pas eu le temps qu'on ne s'est pas donné le temps de voir. Babylon nous aura aidés à le regarder..
Par ailleurs, le film est éminemment politique.

vendredi 6 juillet 2012

FID Marseille 2012

Marseille, vendredi 6 juillet, Théâtre National de Marseille, la Criée

Je me suis dit que ça commençait à bien faire comme ça. Après Cannes, ni le détour par L'Espagne, ni Les rencontres cinématographiques de Béjaia, ni la première session des Rencontres cinématographiques de Bizerte n'ont eu le moindre écho dans mon blog. Je l'avais créé pourtant à cet effet. Pour ne pas laisser l'oubli, mon ennemi juré, engloutir des moments pourtant essentiels pour moi. Ne pas avoir le temps de trouver la forme que j'aimerais donner à mes impressions m'a toujours fait peur. Je savais pourtant que la vertu du blog est aussi de livrer "à chaud" à qui veut bien en prendre connaissance, l'état de ma pensée au moment elle se forme après tel ou tel événement cinématographique. Peut-être fallait-il attendre qu'arrive le moment. Eh bien, il est arrivé.
comment ne pas dire l'enthousiasme que provoqua en moi, tout de suite, ce très beau festival de Marseille.
L'occasion de la réunsion du Conseil d'Administration de Aflam qui s'est tenue le 2 et la chaleur de l'accueil dont m'a entouré Marcel ont fait le reste.

***


Lors de la présentation de son film  Tabu à la soirée d'ouverture, Miguel Gomes a fait remarquer à l'adresse du public et de Jean Pierre Rehm confus, que celui-ci avait compris que ce qui manquait à un festival du film documentaire c'était la fiction.
J'avais justement, pris d'un malin plaisir, commencé par ça. Et quel plaisir ce fut en effet ! Les poupées du diables de Todd Browning. 1936, c'est vrai que c'est la date de Fury. Mais peu importe. Les survivances expressionnistes sont recyclées à la faveur de l'époque. On voit le cinéaste s'amuser de faire son film. Manifestement, il se joue de ses acteurs comme ses personnages se jouent de leurs petites créatures. Au-delà de ce que peut provoquer dans l'esprit de hommes la conjugaison de l'argent et la science, et qui préfigure l'horreur qu'on connaît, le film vaut par l'exploration qu'il entrerprit du champ expressif du cinéma. 

jeudi 5 juillet 2012


مهرجان كان الخامس والستين
يوميات ناقد  

الإربعاء 16 ماي
مرسيليا . اخترت قطار السابعة والنصف صباحا رغبة مني في الوصول إلى مدينة كان قبل عرض شريط  "مونرايمز كنغدم" للمخرج الأمريكي واس اندرسون. حادث أليم حال دون ذلك  : مراهق في الرابعة عشر يرمي بنفسه أمام القطار وقيل أيضا أنه لم يقصد الإنتحار. توقف القطار أكثر من خمس ساعات بسبب الإجراءات القانونية فتعذر البدء من البداية كما كنت أتوقع. فكانت الإنطلاقة مع شريط يوسري نصر الله "بعد الموقعة".
كان الفلم العربي الوحيد في المسابقة الرسمية، سعدت برؤيته لأهمية الأفكار التي يتضمنها. دار حديثٌ طويلٌ حوله بين النقاد العرب لم يكن دوما إيجابيا إلا أنني لا أشاطر هذا الرأي رغم النقائص - أو ما يبدو أنها كذلك - التي تخللت المعالجة السينمائية. ليس من السهل الإنتقال من واقع ثوري لم يكتمل إلى عمل فني يعتمد الرواية خاصة إذا كان المقصود من العمل اقتراحا فكريا. وهذا بالتحديد هو الهدف الذي رسمه نصر الله لنفسه : أن يتلمس من خلال السينما سبلا تمكن من "قرائة" ما يجري في مصر الآن. إيمان نصر الله بقدرة الفن السابع على كشف خفايا الواقع جعله يلتجئ إلى بنية روائية سينمائية مصرية أصيلة : فتاة من الطبقة البرجوازية الصغيرة ترتمي في احضان شاب من وسط شعبي، لقاءٌ لم يقدم الفلم تفسيرا له كأنما فرضته اعتباطا نواميسُ السينما، إعادةُ انتاج لتقليد سردي, الأمر أثار حيرة الكثير من النقاد ممن رؤوا فيه ضعفا في الإبداع. ولكني أعتقد أنها سبيلٌ تربط الفيلم بتاريخ السينما ليذهب به المخرج إلى مجال آخر – وهنا تأتي الإضافة – ويتجلى ذلك لما تكتشف الفتاة الواقع المعاش للرجل، وتتعرف على عائلته وزوجته ومحيطه. فيصبح البلطجي شخصية مركبة تمكن المناضلة المندفعة من ادراك اشياء غابت عليها وعلى الوسط المحيط بها. شريط فيه العديد من الأبعاد التي ستظهرها الأيام
الخميس 17 ماي
جاك أوديار مخرج فرنسى ذاع صيته بعد ما تحصل شريطه "نبي" على الجائزة الكبرى في مهرجان كان. يعود هذه السنة في المسابقة الرسمية ب"صدأ وعظم". لا يخلو العمل من قيمة ولكنه لا يرتقى لمستوى "نبي". مروضة حيتان (ماريون كوتيار) تتعرض لحادث يغير مجرى حياتها وحياة علي، فاقدة الرجلين وفاقد العاطفة يكتشفان أحدهما الآخر من خلال معايشتهما لما يحمله الجسد من روح. أمهية الموضوع تتمثل في اختبار المخرج لدلالات الجسد الوجودية. ولكنه لم يتوفق في نظري في بلورة رؤية متميزية لموضوع طالما عالجه السينما فسقط أحيانا في كليشهات أخلت بالعمل
استراحة مقهى بفضاء اورنج المخصص للصحافيين ثم عودة للسينا مع الساعة الحادية عشر بقاعة ديبوسي. أهم ثاني قاعة بقصر الكروازات تحتضن قسم "نظرة ما" وهي ثاني أهم الأقسام الرسمية بعد المسابقة. الشريط للمخرج الصيني لو يي وهو من أبرز ممثلي الجيل السادس للسينما الصينية. عرف بجرأته السياسية خاصة بعد فيلم تعرض فيه لأحداث ساحة تان ان من، كانت نتيجته حرمانًـه من التصوير مدة خمس سنوات أجبر أثناءها على مغادرة بلاده. يرجع الآن دون اعتذار بعمل لم يمتنع فيه عن نقده المعهود للمجتمع. كان الموضوع هذه المرة قضية الإبن الوحيد وما ينجر عنه من خيانات ومآسي. جاء كل ذلك في قالب الفلم البوليسي على الطريقة الأمريكية الأمر الذي أثر في أبعاد الشريط التي لم تخل من تحليل لواقع متغير. ربما كان هذا اللجوء طريقة أخرى يريد من ورائها المخرج التركيز على التحولات الإجتماعية التي يعيشها الصينيون لاعتمادهم نمطا اقتصاديا امريكيا رأسماليا أنتج هذا النوع من الأفلام.
الساعة الثانية مساء
لا مجال للغداء، كيف يجوز ضياع فرصة مشاهدة آخر أعمال المخرج الكزاكستاني داريجان أومرباياف. مخرج لا يعرفه الجمهور التونسي مع الأسف. اكتشفت اعما له التي شاهدها كلها بايطاليا وكان خصني وصديقي الناقد جيوزبي غارياتزو بحديث مطول نشرته بمجلة "فلم كريتكا" الإيطالية . شريطه "طالب" عرض بنفس القاعة (ديبوسي) وفي نفس القسم (نظرة ما).
لم يتخل أومرباياف ولو بقيد أنملة عن طريقته المعهودة في مقاربته السينمائية. لقطات ثابتة في غاية من الدقة والإقتصاد بعيدا كل البعد عن الطريقة التجارية والإثارة الدرامية. يتابع الراوي عن كثب طالبا يجد صعوبة كبيرة في الحصول على عمل فيرتكب ما لا يحمد عقباه.. كعادته يواكب المخرج تطور مجتمعه من خلال شخصيات يقترب منها اقتراب المخرج الوثائقي دون اسقاط أحكام أخلاقية ولا ايديولوجية تاركا للمتفرج كامل الحرية في القراءة والحكم.
ذلك هو مهرجان كان : متعة في اكتشاف مخرجين جدد ولقاء جديد بآخرين تعرفهم ولكن في الوقت نفسه حرمان لضيق الوقت من رؤية افلام أخرى. كنت أود مشاهدة شريط فتيح أكين الأخير كما تأسفت لعدم رؤية آخر عمل للسينمائي التايلندي ابيشابتونغ لكن فرض الأمر علي

الساعة الرابعة والنصف مساء. سمعت الكثير عن أولريتش سايدي ذلك المخرج المستفز. تثير أفلامه الكثير من الجدل وتفرق النقاد ومحبي السينما إلى صنفين متقابلين. هناك من يعتبره مبدعا متميزا ومناك من لا يرى في أفلامه إلا استفزازا لمشاعر المتفرج غايته في ذلك الإثارة ليس إلا. بعد مشاهدتي ل"الجنة : الحب" وكان في المسابقة الرسمية لم أشعر أنني انتمي إلى هذا الفصيل ولا إلى ذلك. تدور أحداث الشريط بكينيا. عجوز ألمانية تقضي صيفها هناك باحثة عن مغامرة جنسية  مع شباب كينيا الذين سمعت عنهم الكثير. يتابع الراوي الشخصية مفككا الخفايا الإجتماعية والنفسية لهذا النوع من السياحة. لم أجد شخصيا في الفلم ما يدل على قوة في الإبداع تثير الإنتباه.
 الجمعة 18 ماي
كنت أعلم أن المهرجان يبدأ بتؤدة فتحليت بقدر كبير من الصبر. لم أكن أنتظر الكثير من ماتيو غاروني وإن كنت تركت للمفاجأة هامشا في نفسي. ولكن لم يفاجئني شريط "واقع" على ما يحمله من أبعاد نقدية على الطريقة الفكاهية الإيطالية. يذكرنا الشريط بأعمال مثل تلك التي أخرجها دينو ريزي واتوري سكولا ولكن لم يرق إلى مستواها خاصة وأن نقد سلطة التلفزيون جاء متأخرا نوعا ما.
المفاجأة السارة الثانية أمريكية. "دواب الجنوب الوحشي" فلم من اخراج بان زيتلين، شاب في بداية مسيرته اقترح عملا مفعما بالشاعرية و الحياة رغم ثقل موضوعه. يعالج مأساة المجموعات التي ما زالت تسكن في مناطق مهددة بالإندثار من جراء ذوبان الثلوج.  الشخصية الرئيسية فتاة صغيرة السن تعيش لوحدها مع أبيها في جوار مستمر من الموت. لا تملك سوى خيالها فترى العالم كما تشاء متجاوزة كل المخاطر. شريط يمزج بين العمق التحليلي والشاعرية السينمائية ما يجعله في نظري على الأقل يحتل مكانة هامة في هذه الدورة.
لنمر مرور الكرام على ثالث عمل للمخرج الكندي الشاب غزافي دولان. "لاورنس في كل الأحوال". لنذكر فقط أنه صاحب شريط "قتلت أمي" كان أخرجه ولم يتجاوز عمره الثامنة عشر.  يواصل على نفس المنوال مستوحيا موضوعه من حياته وعلاقته مع محيطه العائلي متبعا نفس الأسلوب متحررا من كل القيود.
أما  أسر مفاجأة فجاءت من المخرج الروماني كريستيان مونجيو وهو من أهم ممثلي الموجة الجديدة في بلاده وكان قد تحصل على السعفة الذهبية بمهرجان كان ب"أربع أشهر وثلاثة أسابيع ويومان". يعود مونجيو بشريط عنوانه "وراء الربوات" وهو ثالث عمل له وبالرغم من قصر تجربته السينمائية يجب الإقرار بأنه أرتقى بهذا العمل إلى مستوى كبار المخرجين العالميين. يروي الفلم علاقة راهبة بصديقة جاءت لزيارتها ولكن قوانين الدير المتشددة حالت دون رغبة الصديقة في اعادة رواطب الحب بينهما. يبدو أن الأمر يقتصر على قرائة نقدية لمنطق التسلط الديني. لا شيء يمنع من التوقف عند هذا الحد ولكن الموضوع أعمق من ذلك بكثير. فطريقة المعالجة السينمائية تذهب إلى قضايا انسانية في غاية من التعقيد.  بعيدا عن الخطاب السيكولوجي والسوسيولوجي السطحي يقف مونجيو على الأبعاد الإنسانية الكامنة في خفايا العلاقات البشرية وذلك بفضل مقاربة متروية تعتمد الصورة وتغلب زمن اللقطة على نسق التركيب فيحتل التأمل مكان الحكم المتسرع وتعلو جمالية الصورة على منطق النجاعة والإثارة
"وراء الربوات" نقطة تحول في هذه الدورة ؟ سوال قد تجيبنا عليه بقية البرمجة... 




 يوميات كان 2 

السبت 19 ماي



الثامنة والنصف. قاعة المسرح الكبير. المسابقة الرسمية



بدأت الأحوال الجوية تتردى ولكن ما شأني وسماء كان ؟ بطاقة الدخول التي أسندت لي تضمن لي الأولوية. عنوانُ شريط المسابقة  "رجال بدون قانون" ومخرجُه استرالي ولكن الإنتاج امريكي. كان جون هيليكوت قد تحصل على الأسد الذهبي بمهرجان البندقية إلا أن الشريط لم يرقَ إلى مستوى الإنتظار. تدور أحداثه في بداية الثلاثينات زمن منع المشروبات الكحولية بالولايات الأمريكية وما عرفته من تجارة خفية وعنف وجريمة منظمة. الموضوع تناولته أفلام عديدة أفرزت سينمائيين كبار مثل هوارد هوكس وفرنسيس فورد كوبولا فكان التحدي صعبا. لم يتوفق هيليكوب من تجاوز المعهود بالرغم من قدرته الفائقة على حذق فن الإخراج.



الحادية عشر قاعة ديبوسي.قسم نظرة ما



الفلم العربي الثاني من اخراج نبيل عيوش. "يا خيل الله" عمل سياسي أو على الأقل هكذا  يبدو : كيف يتحول شاب من وسط شعبي إلى إرهابي ؟ سؤال في غاية من الخطورة أجاب عنه علماء الإجتماع والسياسة ولكن لم يتعر ض له السينما إلا نادرا ومند فترة قريبة. لم نكن ننتظر من عيوش معالجة سينمائية متميزة، لا لعدم قدرته على حذق وسائل السينما ولكن بسبب انغلاقه في نمط يجاري الجمهور اذ افتقد الشريط التعمق  في قراءته لقضية سياسية اجتماعية ثقافية متشعبة. فلا يكفي الإعتماد على المسببات الاجتماعية



الساعة الثانية عشر قاعة ديبوسي. نظرة ما



كيف يرقى الإبن إلى مستوى الأب ؟ أول سؤال يتبادر إلى الذهن بعد مشاهدة "انتيفيرال" لبراندن كرنبارق. عرض الشريط في قسم "نظرة ما" مع العلم أن الأب دافيد يشارك في المسابقة الرسمية. يحتد السؤال لما يكتشف المشاهد الموضوع والأسلوب 

  

الساعة الرابعة والنصف. قاعة ديبوسي. المسابقة الرسمية



اقترن إسم توماس فيتربرغ بإسم لارس فان ترير وكلاهما من الدانمارك. جمعهما بيان "دوغما 95 » رسما فيه عددا من المبادئ تأسس لأسلوب في الإخراج يتناقض تماما مع الطرق المعهودة في السينما التجارية. مرّ زمن طويل منذ ذلك الوقت وتفككت المجموعة فلم يكن أحد ينتظر من "الصيد" أن يخترق حدود الإتقان في العمل. وكان فعلا كذلك بل أقرب إلى النمط الكلاسيكي والاكاديمي منه إلى التجديد في شكله ومضمونه. موضوع العلاقة الجنسية مع القاصرين وما يثيره من ممنوعات موضوع قديم سبق أن تطرق له العديد من السينمائيين قبل فيتربرغ. ولكن لا يجوز التشكيك المفرط في قيمة الشريط.



الساعة السادسة والنصف. مسرح ماريوت. قسم اسبوعان للمخرجين



كان يمكنني إنتظار يوم الأحد لمشاهدة "التايب »(هكذا سماه مرزاق علواش مستعملا كلمةً عاميةً متداولة لوصف من تخلى عن العمل المسلح من المتشددين الإسلاميين بعد قانون المصالحة الوطنية بالجزائر), لكن لم أنتظر يوم الأحد من شدة الفضول. كانت رغبتي شديدة في اكتشاف ثالث عمل عربي وثاني عمل مغاربي يشارك في الدورة الخامسة والستين لمهرجان كان، خاصة بعد خيبة "ياخيل الله". لكن لم أجد في "التايب" ما كنت أنتظر، لم يتجاوز الفلمُ الخطابَ السياسي في مقاربته لمسألة المصالحة الوطنية. صحيح أنه يحمل نظرة نقدية للموقف الرسمي فقصّة رشيد ودقة الوضع الذي وجد فيه نفسَه تدلان عل أن الحل هشّ ومنقوص ولكن توقف الفلم أمام تشابك الجوانب النفسية والسوسيولوجية والثقافية للموضوع... ومع ذلك لا بد من الإقرار بما تميز به الفلم من حيث الإختيارات الشكلية. اذ تخلى علواش تماما عن اسلوبه المعهود في أفلامه السابقة واتبع طريقا أقرب إلى الوثائقي منها إلى الروائي تاركا جانبا المؤثرات التقنية والسردية مقتربا اقترابا شديدا إلى الشخصيات.



الأحد 20 ماي



الثامنة والنصف. قاعة المسرح الكبير لوميار. المسابقة الرسمية



ازداد الطقس تعكرا، يوم ممطر وبارد لم تشهد مدينة كان مثيله خلال الدورات السابقة.

بدأت تدخل المسابقة الرسمية عوالم العمالقة. ميكائيل هانكو صديق حميم لمهرجان كان، اعتاد مواكبته وتحصّل فيه على عديد الجوائز آخرُها السعفة الذهبية في دورة 2009. لست من هواة هانكو رغم اقراري بعضمته. تحفضي يتعلق بصلابة بل بتصلب منضومته الفكرية وما يتولد عنها من انغلاق في بنية عالمه. « حب" ذلك هو عنوان الشريط و"الموت" أصح. كعادته يقدم المخرج تحليلا كلينكيا لشخصياته ولكنه يركز هذه المرة على امرأة عجوز تنحدر تدريجيا نحو الموت تحت نظر زوج لا حول ولا قوة له. الشريط يتابع عن كثب وبدقة مدهشة ثقل الحمل الذي يحمله الزوج يوما بعد يوم. "حب" لحظة متميزية بدون شك في هذه الدورة. غوص في أعماق الإنسان يكشف حقيقة ما يحدث في نفوسنا والموت يداهمنا. وانقلاب الحب حينها. والحقيقة لم تكن لتنكشف لولا ايمانوال ريفا وجان لوي ترانتينيان



الحادية عشر. قاعة ديبوسي. قسم نظرة ما



انتابني شعور بالفرح وأنا أتهيأ لمشاهدة شريط "الزورق" للمخرج السينغالي موسى توري. كان قد حدّثني عن فلمه هذا منذ سنوات ولم أتذكر أنه ورد في حديثنا شيئٌ له علاقة بمهرجان كان. شعوري بالفرح نابع من تقديري لما بذله موسى توري من جهد في سبيل السينما الوثائقية. أخرج فيلمين روائيين فقط ثم خصّص بقية طاقته للفلم الوثائقي. وها هو يأتي إلى كان بشريط روائي جديد. أن يوجدَ عملٌ من افريقيا السوداء في قسم من  الأقسام الرسمية لمهرجان كان، فيُـعدّ ذلك حدثٌ بارزٌ بالنظر إلى غياب إنتاج القارة ف التظاهرات العالمية. لم يكن "الزورق" روعة من روائع الفن السابع ولكنه لم يخفق في نظري في تصوير ما يتعرض له شبابُنا من مآسي أثناء عبوره البحار. لم يُضف موسى توري ما كنت أخشاه من مؤثرات كثيرا ما يلجأ لها المخرجون كلما تعلق الأمر بقضية مأساوية. اقتناعه بالموضوع جنبه ذلك فجاء الشريط بسيطا نقيا

الواحدة بعد الزوال. قاعة بازان. المسابقة الرسمية

لست أدري لماذا عرض فلم "في بلد آخر" بقاعة بازان الصغيرة والحال أنه يندرج في المسابقة الرسمية. قد يرجع ذلك لكثرة الأفلام. تمكنت على كل حال من الدخول للقاعة بفضل البادج الوردي. يُعتبر هونغ صونغ صو من رواد المهرجان، كان حاضرا السنة الفارطة وسنة 2010 أيضا حيث تحصّل على جائزة أفضل شريط في قسم "نظرة ما" كان عنوانه "ها ها ها". يؤكد هونق صانغ صو بفلمه  الجديد فيمته كأحد أهم ممثلي سينما كوريا الجنوبية. تتقمص ايزابيل هوبير على التوالي ثلاث شخصيات دون أن يتغير اسمها، تحلّ بقرية ساحلية مسرورة بلقاء شخصيات محليّة. تعود الوضعيات مع شيئ من التغيير في كل مرة والسبب في ذلك أن الحكاية تكتبها فتاة طالبة في السينما. تكتب وتعيد الكتابة فترجع الشخصيات في مشاهد متشابهة ومختلفة في نفس الوقت. يبدو هونغ صان صو وكأنه يختبر هازئا مشاهد سينمائية تُـذكرنا بإيريك رومير. كوميديا ذكية تلعب بلقاء الثقافات وتقاطع الرغبات



الساعة الرابعة والنصف. قاعة ديبوسي.المسابقة  الرسمية



لحظة اللقاء بكيارستامي لحظة فريدة. المطر تنزل بغزارة ولكن لا شيء يمكن أن يحول دون "كالعاشق". صوّر كيارستامي شريطَه باليابان.  الشيئ الذي ضاعف فضولي لأن المخرج الإيراني كان يرفض التصوير خارج بلده إلى أن أجبرته الأوضاع السياسية على الهجرة فأخرج "مطابق للأصل" في إيطاليا. والكلّ يتساءل كيف سيكون الأمر باليابان. أستاذٌ متقاعدٌ يلتقي بطالبة كما يلتقى الجدّ بحفيدته، ذلك على الأقل ما تصوره عشيقُ الفتاة إلى أن يكتشف حقيقة الأمر. تلخيص القصة كما فعلتُ الآن لا يعني ولن يعني شيئا في عالم كيارستامي لأن الصورة مصدرُ كل المدلولات فبفضلها تتضاعف الفرضيات السّردية وتتعمق المسألة

افتتح هانكي يومَ الأحد واختتمَه كيارستامي. لست أدري إن كان تييري فريمو فعل ذلك متعمدا أم لا إلا أنني رأيت في الأمر نوعا من المزاح لا يخلو من الطرافة.



الإثنين 21 ماي

 الثامنة والنصف. قاعة المسرح الكبير لوميار. المسابقة الرسمية

المطر لم تكفّ عن النزول والعمالقة تتوالى. قوي نسقُ المسابقة، لا شك أن لتياري فريمو ضلعٌ في الأمر. مؤامرة مُحكمة ضدّ الرداءة تحت المطر... كلما تقدم ألان ريني في السنّ زادت اعماله عنفوانا. ذكاءٌ مفرطٌ، حسٌّ مرهف، ولعٌ بالممثلين، إبحارٌ في عالم الأدب والفن، كلّ ذلك وأكثر من ذلك يغذي شرايين آخر أعماله "لم تشاهدوا شيئا بعد". يموت المخرج المسرحي تاركا  رسالة مصورة لعدد من الممثلين، يدعوهم لمشاهدة لقطات من مسرحية بصدد الإعداد سبق أن لعب كلّ واحد منهم فيها دورا. الشريط مبني على تفاعل المتفرجين المتقدمين في السنّ مع الممثلين الشبان. يتداخل المسرح والسينما، الماضي والحاضر، الحياة والموت, عمل ضخم



الحادية عشر. قاعة ديبوسي. قسم "نظرة ما"

جاءت عايدة بيجيك من البوصنة وهي لا تزال في بداية الطريق. أثناء تقديمها للجمهور قبل العرض أكدّ تياري فريمو على موضوعية اختيار الأفلام. يجيب المندوب العام بطريقة غير مباشرة على الحملة التي شنتها قبل بداية التظاهرة مجموعةٌ من النساء المخرجات ضد إدارة المهرجان متهمة إياها بالإنحياز لجنس الرجال. مع العلم أن عايدة بيجيك ترتدي الحجاب فضلا على أنها امرأة. فقد يمكن فهم ردة الفعل هذه على أن حياد المسؤولين لا يتعلق بالجنس فقط وانما بالإنتماء الجهوي والثقافي أيضا. اما العمل في ذاته فكان اكتشافا بالنسبة إلي، انبهرت بجدية الفلم وعمقه، تتوفق المخرجة في معالجة مسألة التحول الديمقراطي ببلادها من خلال قصة شابة تسكن مع اخيها المراهق وترعى شؤونه. أجبرت على ذلك بعد موت والديهما أثناء الحرب. ترافقها الكامرا عن كثب وهي تتصارع مع مجتمع ينخره الفساد والإجرام والتسلط السياسي

الخامسة مساء. قاعة ديبوسي. قسم نظرة ما

لا يخلو شريط المخرج المكسيكي "ديسبويس دي لوتشيا" من اهمية خاصة من حيث محتواه، إلا أنه يفتقد في اعتقادي إلى شيء من التعقيد. تتعرض تلميذة في الخامسة عشر من العمر إلى كل أنواع الإهانة المعنوية والمادية من طرف رفاقها ورفيقاتها على إثر نشر مشاهد نراها فيها وهي تمارس الجنس مع شاب من المعهد. وكان التقط الصورَ  الشابُ نفسه الذي جامعها. تحولت حياتها إلى جحيم ابت ان تبوح بشيء لأبيها إلى أن اكتشف الأمر بنفسه فكان ما لا يحمد عقباه. تعمد المخرج مغالات لم تكن دوما في خدمة الموضوع

السابعة والنصف. قاعة ديبوسيز المسابقة الرسمية

هل يعقل اقصاء كان لوتش من المسابقة الرسمية ؟ يكفي تعداد الجوائز التي تحصل عليها لتبرير مشاركته. لقد أسّس لجنس سينمائي لوحده، لا يمكن لأحد ان يشاركه فيما يمكن أن نسميه بالكوميديا الإجتماعية الملتزمة. لبنة جديدة يضيفها السينمائي البريطاني في صرحه الشامخ. يرغب شاب ذات سوابق عدلية في الإنخراط في المجتمع بعد زواجه. شاء الحظ أن يكون مؤطرُه الإجتماعي مختصا في الوسكي. يمر إذا الشاب من الإنحراف إلى الإحتراف...في تذوق الوسكي. فتبدأ سلسلة من المغامرات الأخرى. قيمة كان لوش تأتي بالتأكيد من تعاطفه الصادق والعميق مع شخصياته المستضعفة. فبالرغم من الطابع الكلاسيكي للسرد وما ينتج عنه لدى المتفرج من توقع لمنحى الأحداث فلا يمكن بحال أن يشعر بالقلق. بل يأخذك كان لوتش بدون أن تشعر في عالم يعرف  أسراره. حنكة ودقة ورشاقة واعتبار للفقراء المضلومين



الثلاثاء22 ماي

الثامنة والنصف. قاعة مسرح لوميير. المسابقة الرسمية

بعد مرور كبار الممثلين الفرنسيين خاصة يوم الإثنين جاء دور النجوم الامريكيين. اذ تشهد أروقة الكروازات غلايانا لافتا للإنتباه. الكل في انتظار براد بيت. « الموت بلطف" لم يتخطّ حدود الفلم الأمريكي المنمّط من حيث موضوعه وأسلوبه. رغم تأكيده على السياق السياسي(تتخلل الشريط مقاطع من خطاب أوباما) فلم يتمكن أندريو دومنيك من اختراق المعهود. لعب البوكير، غش، تصفية حسابات، مزايدة في العنف إلخ... لم يخل الفلم من الكليشيهات

ولكن براد بيت حاضر. فماذا عساه يفعل ضد الرداءة؟



الحادية عشر. قاعة ديبوسي. نظرة ما

لا مجال للإرتفاع قليلا فوق مستوى شريط الثامنة والنصف. وهل من مبرر حتى للحديث عن فلم "المساء الكبير" للثنائي بونوا دوليبين وغوستاف كرفرن؟ لم ترق المعالجة السينمائية إلى مستوى الموضوع. فلم سياسي بامتياز، يندد بمساوئ الرأسمالية ولكن أسلوبه اعتمد الركاكة كمبدأ أساسي...طغى الهزل فأصبح هدفا في ذاته



الساعة الثانية بعد الزوال. قاعة ديبوسي. نظرة ما

كنت شاهدت شريط "تلميذ حر" للمخرج البلجيكي جواكيم لافوس بعد الضجة التي أثارها. وبالرغم من احترازي على جوانب من العمل اكتشفت سينمائيا جديرا بالتقدير

لذلك كان لدي فضول كبير لمشاهدة "فقدان العقل". كعادته اختار لافوس موضوع العلاقات العائلية وتعقيداتها. شاب مغربي يجد حماية وعطفا لدى طبيب بلجيكي أحاطه برعاية أبوية. يبدأ الشريط لمّا يتزوج الشاب بفتاة بلجيكية فيحتضن الطبيب الحنون العائلة الفتية. ويمرّ الزمن، تنجب المرأة فتاة أولى فثانية فثالثة فرابعة، تبدأ عندها المشاكل ثم تتفاقم شيئا فشيئا  إلى أن يحدث ما لم يكن أحد يتوقعه. الأحداث كما ذكرتها توحي بدرامة اجتماعية إلاّ أن لافوس جانب المعالجة الكلاسيكية التي ترتكز على الإثارة وجانب السببية والحسم. فأحاط المُسبِّبات بغموض يترك للمتفرج مجالا واسعا لتشخيص المشاكل ولتفسيرها مقوضا بذلك كل الكليشيهات والأحكام المسبقة



السابعة والنصف مساء. قاعة ديبوسي. المسابقة الرسمية

لحضة أخرى انتظرها النقاد والصحافيون ومحبّو السينما بشغف كبير. ليوس كاراكس أيقونة في عالم السينما، مخرج متميز، مبدع لا يعرف الحدود. لم يعد إلى كان منذ 1999، يهابه المنتجون لشدّة تمكسكه بمتطلبات الإبداع الفني. أحدث عرض "هوليدي موتورز" وقعا لا مثيل له في نفوس جزء من الصحافيين أما الجزأ الآخر فرفضه رفضا قاطعا. فالعمل خارج على جميع الأنماط السائدة. السيد أوسكار يتنقل في لموزين ضخمة تقودها كاتبته الخاصّة، يقف من حين لآخر حسب مواعيد محدّدة هي محطات في مسار ابداعي يزور من خلالها السيد أوسكار لحظات كبرى في تاريخ الفن (مع العلم أن أوسكار هو الإسم الحقيقي لليوس كاراكس) هي مزيج من الماضي والحاضر، مجموعة اقتراحات سينمائية ترتكز على أنواع من الذكرى وترمي إلى مسائل معاصرة، لوحات فنية رائعة تستدعي بصورة غير مباشرة أعلاما أضاءت تاريخ السينما فكلما تحرك أوسكار يتخيل إليك أن الأشباح مازالت تنبض حياة، أشباح لويس ايتيين ماري وجورج ميلييس و لويس فوياد وجورج فرانجو وجان كوكتو وجان لوك غودار الخ ...


الإربعاء 23 ماي. قاعة المسرح الكبير لوميار. المسابقة الرسمية
أخذ مني التعب كل مأخذ ولكن هل يجوز التخلّف عن موعد الثامنة  والنصف. أراد أحد أصدقائي النقّاد أن يثنيني عن الحصّة الصّباحية كي أسترجع بعضا من قوايا متعلّلا بأفول نجم والتر صالص. بدأت شهرة المخرج الأرجنتيني  مع "سنترال دو برازيل" (محطة الأرتال) سنة  1998 ولكن بعد اختياره العمل بأمريكا تراجع اهتمام محبّي السينما به. ولم يضف "دفاتر سفر" (وهو مبني على مذكرات شي غي فارا) شيئا يُذكر. أبيت اذا إلا أن اشاهد "على الطريق". أحقَّ صديقي. فلمٌ رومنسي مفعمٌ بالمشاعر الطيبة، و...بكريستين ستيوارت
 الساعة الحادية عشر. قاعة بونوييل. خارج المسابقة
برتولوتشي سينمائي من الطراز الرفيع وهو من آخر كبار المخرجين الذين قدّموا الكثير للسينما الإيطالية في الستينات. تحصل في  السنة الفارطة على جائزة السعفة الذهبية الشرفية لمجمل أعماله. سيناريو "أنا وأنت" مستوحى من رواية للكاتب نيكولو امانيتي. يتناول فيه برتولوتشي موضوعَ المراهقة وهو موضوعه المفضل من خلال قصّة مؤثرة جدا لأخٍ وأختٍ يلتقيان خارق السياق العادي لـيُعيدا بناءَ علاقة جديدة على أساس وعيهما بالتهميش. الوعي بالتهميش كأساس لبناء الأخوة
السابعة والنصف. قاعة ديبوسي. المسابقة الرسمية
جرأة تشكيلية نادرة اتسم بها العمل الأخير لكارلوس ريغاداس "بعد الظلام النور"، جُـرأة مُدهشة عوّدنا عليها المخرج المكسيكي لكن ذهب به الأمر هذه المرة إلى أبعد مما كنا نتصور. فجاء السردُ منعدما تماما لأية خطية بحيث أصبح البحث عن تجانس في الحكي مستحيلا. العناصر المُكوِّنة لعالم المخرج لا تزال موجودة وعلاماتُ جماليته أيضا، لا يزال بحثُـه قائما في علاقة الإنسان المطافيزيقية بالطبيعة من خلال شخصيات مهزوزة كما تزال تتواتر الصّورُ المتاخِمة للاواقع لكن المخرج يبدو كانه تاه في غياهب بحثه. تيهٌ خيب ظن البع ض واثار اعجاب البعض الآخر

الخميس24 ماي
الثامنة والنصف صباحا.قاعة المسرح الكبير لوميير. المسابقة الرسمية
الفلم الأمريكي الرابع في المسابقة. قد يكون أقلّهم سوءا.  ذاع صيت لي دانيلز لمّا أخرج شريط "بريشس" سنة 2009 يروي فيه قصّة فتاة مراهقة من السود الأمريكان المُضامين تتعرض إلى شتّى أنواع البؤس والعنف الجنسي والمادي من طرف والدها والمؤسسة التربوية والإجتماعية. تحصل به على جوائز عدّة. "موزع الصحف" مقتبس أيضا من رواية ولكنها تروي أحداثا ترجع إلى الستينات في مقاطعة فلوريدا اثر قُتِـل مفتش الشرطة  فاتُّـهم شخصٌ باغتياله ولكن الشك راود الكثير فانطلق صحافي في البحث عن الحقيقة. على هذه الخلفية يحاول لي دانييلز قراءة الواقع الإجتماعي قراءة يحتل فيها السود مكانة رئيسية. كما تتصدر نيكول كيدمان المرتبة الأولى في توزيع الأدوار فكان العمل مزيجا من الفن والتجارة بعيدا عن التفاهة دون الإرتقاء إلى التميز
 الحادية عشر. قاعة ديبوسي. نظرة ما
فلم هندي حدثٌ نادرٌ في الأقسام الرسمية على خلاف السوق حيث لا يحصى عددٌها. وجودها استثنائي هذه السنة حيث حضيت ثالثة أفلام ببرمجة مشرّفة بالتعادل في كل من الاقسام الكبرى للمهرجان. لم أتمكن من مشاهدة الفلمين المشاركين في "أسبوعان للمخرجين" و"أسبوع النقد" ويبدو أنهما جديران بالإهتمام ولكن لم أر فائدة من برمجة "الفتاة الجميلة" في قسم نظرة ما. صحيح أن هاشيم أهلوواليا صاحب الشريط عرف بمواقفه الرادكالية تجاه هوليبود وأعماله الملتزمة وصحيح أن موضوع الفلم فيه قراءة لا تقل واقعية للعنف المحيط بالسينما التجارية ولكن لم يرق في تقديري العمل إلى مستوى لافت ل"نظرة ما" على الأقل
الساعة الثانية. قاعة ديبوسي. نظرة ما
 كما لا فائدة في الحديث مطولا عن "ثلاثة عوالم" للمخرجة كاثرين كورسيني. المفارقة في السينما الفرنسية أنها قادرة على انتاج الأسوء  بدرجة تضاهي قدرتها على انتاج الأفضل. غريب هذا الشريط الذي غلبت عليه كتابة السيناريو إلى حدّ يبدو كأنه تمرين ميكانيكي لا وضيفة للصورة فيه
 الساعة السابعة والنصف. قاعة ديبوسي. المسابقة الرسمية
كادت حصيلة اليوم تكون هزيلة جدّا بالمقارنة مع الأيام السابقة لولا    هذا الشريط الأكراني "تحت الضباب". صاحب الشريط سرغاي لوزنيتسا مخرج وثائقي تحصل على العديد من الجوائز العالمية وكان حاضرا في الدورة السابقة لمهرجان كان وهو في طريقه نحو المزيد من الشهرة. "تحت الضباب" مقتبس من رواية للكاتب البيوروسي فاسيلي بيكوف. تدور أحداثها أثناء الحرب العالمية الثانية في منطقة تقع في غرب الإتحاد السفياتي تحت سيطرة المانيا النازية. يُتهم أحدُ سكان المنطقة بتواطئه مع الجيش النازي. فتأتي مجموعة من المقاومين للإنتقام منه ولكن الأمور لا تمشي حسب إرادتهم فيجد نفسه مع ذلك مجبرا لإظهار براءتة. لا تكمن قيمةُ الفلم في أحداثه وإنما في الطريقة التي أختارها المخرج لمتابعة الشخصية معتمدا بالأساس على طول اللقطات وما يعنيه ذلك من لعب على الزمن
الجمعة 25 ماي.
 قاعة المسرح الكبير لوميار. المسابقة  الرسمية
أشرف المهرجان على نهايته فلم يبق إلا يومان تفصلنا على الإعلان على النتائج النهائية وربما يكون الأمر قد حُسِم بعدُ على الأقل في معظمه. موعدنا اليوم مع آخرِ كبار العَمالقة في المسابقة الرسمية. سبق الإبن وها نحن في انتظار الأب. "كوسموبوليس" كتاب للروائي الأمريكي المشهور دون دي ليلو، تُرجم للعديد من اللغات وهو يندرج في تيار سُمي بتيار ما بعد الحداثة. شاب ميلياردي صاحب أعمال ذو نفوذ عالمي يشقّ طريقَه داخل مدينة  نيويورك في سيارة من نوع الليموزين متّـجها نحو حلاقه. المدينة الأمريكية تعيش غليانا شعبيا عارما يبدو جليا من داخل السيارة الفخمة. الرأسمالية العالمية في آخر مراحلها، شباب يتظاهر باستمرار في كافة الأنهج مندّدا بالنظام العالمي. السّيارة تـسير ببطء شديد من جرّاء ذلك وبسبب المخاطر الحافة بمرور رئيس الولايات المتحدة الأمريكية المنتظر من آونة إلى أخرى. القصة نحيلة ولكن طريقة كرونمبارغ في اخراجها عظيمة. يصعب ابراز براعة العمل لأنه جاء نتيجة لمجموعة من الجزئيات وتظافر عدد من مكونات الإخراج بأسلوب يتعسر على غير كرونمبارغ اتباعه. مقاربة رشيقة بعيدة عن الخطاب الأيديولوجي العقيم ولكنها لاذعة بفعل روح الهزل التي تتسم بها الحوارات والوضعيات السريالية. عظيم كرونمبارغ
الحادية عشر . قاعة ديبوسي. نظرة ما
مدينة نيويورك ثانيةً ولكن هذه المرة من خلال شريط خفيف وهو أول عمل لمخرج شاب اسمه أدام ليو. فلمٌ من نوع الكوميديا تدور أحداثه في حي البرونكز الشهور. شابان من السود الأمريكان في  سعي منهما إلى الشهرة يخططان للحصول على مبلغ مالي قدره 500 دولار فينطلقان في عدد من المغامرات التي يتمكن من خلالها المخرج من تحليل ظواهر إجتماعية عديدة لواقع الشباب السود. مخرج واعد يجب متابعته
الساعة السابعة والنصف. قاعة ديبوسي. المسابقة الرسمية
لم أتردد دقيقة واحدة في اختيار شريط السينمائي الكوري المشهور إيم صانغ صونغ على حساب فلم برنار انري ليفي حول ليبيا "قـَسم تبرق". لا فائدة في تعليل الإختيار. من يعرف برنار انري ليفي لا يحتاج إلى ذلك. الرجل لا يكسب أي معرفة حقيقية بفن السنما فضلا على ما تتسم به أفكاره من أحكام مسبقة في غاية من السطحية ومن تحامل ايدلوجي على الثقافات الأخرى
ثم إن إيم صان صونغ جدير بالإهتمام وكان قد شهر بعدد من الأعمال الشجاعة والمجددة مثل "امرأة كورية". لكن لم أجد ما كنت أتوقعه هذه المرة. لم يبتعد المخرج عن أسلوبة النقدي للمجتمع الكوري والتحولات التي يعيشها بسبب تجذر الرأسمالية فيه فكان الشريط غوصا في عالم المال وما يثيره من انحطاط وعنف إلا أن المقاربة لم تخل من السقوط في مُجارات المتفرج بسبب الإسراف في الجمالية كما لو تسربت عدوى المال إلى الخطاب ذاته
السبت 26 ماي
 الثامنة والنصف. قاعة المسرح الكبير لوميير. المسابقة الرسمية
كان جاف نيكولز قد تحصّل السنة المنقضية على جائزة أفضل شريط فى قسم أسبوع النقد. فعاد هذه السنة في المسابقة الرسمية ب"مود". بعد الخيبة التي أصابت من كان ينتظر شيئا من السينما الأمريكية تحولت كلّ الأنظار إلى آخر شريط في المسابقة الرسمية فلم تكن المفاجئة سيئة. وإن لم يرتق الشريط إلى مستوى يفوق شريطه السابق. ولكنه يحمل من الطرافة ما يجعله جديرا بالإهتمام فيُذكر بعالم مارك تواين ويندرج ضمن الأفلام التي تكتشف عالم الكبار من خلال مغامرات الأطفال ك"ليلة الصياد" لشارل لوتن أو "مهربي البضائع بمونفليت" لفريتز لانغ. عمل متقن يساير بلطف طفلين يدخلان بدون سابق علم في مغامرات مود المختبئ في جزيرة هروبا من الشرطة لجريمة قام بها سابقا
الساعة الخامسة مساء. قاعة مسرح الكروازيت. أسبوعان للمخرحين
لم تتسنّ لي مشاهدة عدد كبير من أفلام قسم "اسبوعان للمخرجين" مع ما يتمتع به هذا القسم من شهرة. أعلم أنه يعرض افلاما ممتعة ومهمة ولكن كان لا بد من الإختيار فاخترت كعادتي الأقسام الرسمية. وكلما وجدت ثغرة في البرنامج لم أتردد في استغلالها
وكان الأمر كذلك مساء السبت خاصة أن الحصة مخصصة كلها للأفلام التي حرزت على جوائز
 كان الأول "لا" للمخرج الشيلي بابلو لاران. يروي الشريط أحداث الحملة الإنتخابية التي سبقت الإستفتاء الذي دعي إليه الشيليين للإبقاء على العقيد بينوشي في الحكم أو إزالته. تكمن قيمته في توثيقه لتلك الفترة وخاصة للأسلول الطريف الذي استعمله أنصار الرفض من استغلال ثقافة الدعاية التجارية ولكن لم يتعد الأمر ذلك الحدّ
أما الثاني فكان من أسرّ مفاجآت نومي لفوفسكي المخرجة  الفرنسية. "كامي ترسُب" كوميديا في غاية من الذكاء والطرافة، مزيج من المتعة والتذوق السينمائي. الموضوع جدي أما الأسلوب فخفيف رقيف. كامي امرأة في الأربعين من العمر (تقوم نومي لفوفسكي نفسها بالدور) بصدد الإنفصال عن زوجها. لا تقبل الأمر بسهولة فتعيش أزمة حادة تؤدي بها إلى المستشفى ولكن من المستشفى يرمي بنا الراوي إلى عشرين سنة مضت دون اشعارنا بذلك فنجد كامي في ًٌٌٌٌالمعهد الذي زاولت فيه تعليمها وهي لم تبلغ بعد العشرين سنة. نقلةٌ في الزمن طريفة جدا تعيد أثناءها كامي حياتَـها وتلتقي بصديقاتها وحتى بمن أصبح زوجا لها فيعيش المتفرج تجربة ذكية في امتحان الزمن
هكذا ينتهي المهرجان بشريط أدخل في نفسي بهجة كبيرة أنستني الإرهاق وتفاهة بعض الأفلام
أما الجوائز فسنرجع للحديث عنها في مقال قادم



ا



   

jeudi 7 juin 2012

مهرجان كان ادولي "بعد الموقعة" ليسري نصر الله




الحدث بالنسبة للسينما العربية يتمثل قطعا في إدراج فلم يسري نصر الله في المسابقة الرسمية لمهرجان كان الدولي
عُرض الشريط يوم الإفتتاح على الساعة السابعة مساء بتوقيت فرنسا بقاعة "دوبوسي"، عرضٌ مخصص بالطبع للصحافة. كان الإقبال جيدا نظرا للمكانة التي يتمتع بها يسري نصر الله لدى متابعي الشأن السينمائيإن اللافت للإنتباه في "بعد الموقعةهو أولا الرغبة الجامحة التي تدفع العمل إلى الرواية كفضاء كان لا بد لنصر الله أن يمتحن فيها فرضيات فكرية وجمالية.
 تدور أحداث الشريط في الفترة الفاصلة بين مارس وأكتوبر2011 بالقاهرةوكان البعدُ السياسي محوريا خاصة أن الشخصيتين الرئيسيتين كانتا على طرفي نقيض في المواجهات التي عرفتها ساحة التحرير :فمن ناحية تبدو ريم (منة شلبيفتاةً مناضلةً مندفعة ضد نظام مبارك ومن ناحية أخرى كان محمود (باسم سمرةبلطجيا متورطا في واقعة الجملأن يبنيَ يسرى نصر الله حكايتَه على التقاء الشخصيتين فيه أكثر من معنى وذلك لأهمية الحدث إعلاميا ولرمزيتهفالواضح ان المخرج أراد أن يفكك بنية الصراع. التناقض صارخ بين الفتاة الجميلة والشجاعة التي تجسّد الحقيقة الثورية ومحمود الرجل العنيف الجاهل الذي يمثل أداة طيّـعة في يد أعداء الثورةهذا ما يُفهم في أول وهلة لكن المعالجة السينمائية تجعل المتفرجَ يكتشف شيئا فشيئا أبعادا أخرى لدى الشخصيتين تدفعهما بالضرورة إلى الإلتقاء. تسقط ريم في أحضان محمود بسرعة مدهشة في انعدام السببية الدرامية المعهودة فلا تُـفهم هذه اللحظة إلا بمرور الزمن وعلى ضوء مجرى الأحداث وما يدور بينهما من نقاشات. اللحظة الأولى لحظة تداخل لنصوص سينمائية تُـحيلنا على مخزون تاريخي تنطلق منه وتُـحرّكه، تنبع منه وتُـضفي عليه ديناميكيةَ المرحلةترجع بنا مقاربة يسري نصر الله إلى المقاربة التي توخاها شاهين في "العصفورلما فكك الروابط الخفية لحقيقة الهزيمة مع فارق هام وهو أن نصر الله أراد كشف مخاطر الرؤية السطحية للأحداث السائدة في الإعلام (من هنا جاء فحص الصور وإعادة قراءتها بالنسبة لريموالتي لا تخدم في الواقع إلا مصالح معينة يمثلها عبد الله.
فمن الناحية السينمائية خضعت الحكاية الغرامية لنواميس الفلم المصري العاطفي ذي البعد الإجتماعي وفي نفس الوقت جاء الشريط في شكل طبقات تحمل في خفاياها أفكارا في غاية من الأهمية، أفكار تسائل تعقيدَ الذات البشريةفأين الخيط الفاصل بين الرغبة العاطفية التي تدفع المرأة نحو الرجل وبصفة أعم الإنسان نحو الإنسان والطموح الفكري إلى التحرر والإنعتاق؟ إن لجوء يسري نصر الله لللّغة السينمائية وأسرارها ليست إلا طريقا لفهم هذه الإشكاليةلذلك تحتل الصورة (أعني الصورة داخل الصورة) مكانة جوهرية في الشريط كما سبق ان ذكرناتعيد ريم مشاهدة الصور المأخوذة عن واقعة الجمل للتّـأكد من أمرهاشأننا نحن المتفرجين كشأن أهل الحي الذي يقطنه محمود وكشأن صديقات ريم نتلقّى صورٍا مركّبة لانفهمها إلا كما شاء أصحابُـها أن تُـفهم وعلينا تفكيكها بإيعاز من ريم لنتبين حقيقة الأمر.
"بعد الموقعةفلم سوف يسيل الكثير من الحبر ويثير الجدل في مصر وفي غيرها من البلاد العربية حول معنى الأحداث التي نعيشها وحول ما يمكن للسينما أن تقوم به لإعانتنا عل فهمه.

الطاهر الشيخاوي
الخميس 7 جوان 2012